Au revoir est un mot de rupture temporaire, il termine un moment de vie mais exprime l’idée de se voir à nouveau sans encombre. Il m’a toujours contrarié car je ne l’ai jamais pris à la légère. Qui peut prédire l’avenir ? Mais c’est aussi son caractère si imprévisible qui donne aux retrouvailles cette saveur si exquise et cette envie de passer le meilleur de son temps auprès des autres.
Quelques semaines avant notre grand départ, nous avons enchainé les au-revoir à coup d’activités, d’apéros, repas, sans savoir finalement si nous partions réellement puisque nous n’avions toujours pas les visas. Mais tout était prétexte à passer du bon temps avec nos proches car nous savions que dès lors que nous recevrions nos visas, tout aller s’enchaîner.
Je nous entends encore dire à tout le monde
« Bon bah on ne sait pas quand on se reverra »
ce à quoi la famille et les amis nous répondaient toujours
« On va bien se revoir avant de partir ?! Il n’y pas moyen que cela se passe autrement ».
On ne savait pas toujours quoi répondre, car il était évident que nous ne pourrions pas revoir tout le monde la dernière semaine mais, en même temps, quelle était la date de notre départ ?
Les jours ont passé jusqu’à la réception de nos visas et là, tout s’est accéléré, comme nous l’avions imaginé. Retour à la réalité : 10 jours plus tard nous serions dans l’avion pour un aller simple. Prise de conscience pour tout le monde… Jusque là, nous « minimisions » d’une certaine manière les « au-revoir » car nous avions l’excitation du départ et de la découverte d’un nouveau pays, la conviction que nos proches allaient vite fait prendre un billet pour venir nous voir (bon ça c’était avant le corona…). Il faut dire que nous étions prêts depuis longtemps à goûter à cette nouvelle liberté, ce qui contrebalançait nos sentiments de tristesse et pouvait parfois nous faire passer pour de véritables insensibles du slip.
Je n’avais pas vraiment pleuré jusqu’à… la veille du départ. Mais l’avalanche de preuves d’amour de ces dernières semaines ont eu eu raison de nous. On s’est tous mis à pleurer à chaudes larmes!!
Veille Du départ
Ma belle-mère nous décharge de nos enfants… Alléluia car l’appartement ressemble au chaos. Nous commençons à peine à faire nos valises…


Dans le métier, on nous appelle les Démerdziziche. On ne sait comment (enfin si même qu’il y a un mot qui a été inventé pour ça : la procrastination) on s’y prend toujours très en avance et la fin de la course est très souvent mouvementée. Mais grâce à nos talents et (nos proches) cela est toujours une réussite :). Il faut dire que nous avons préféré rendre visite à ma belle-sœur et mes neveux dans le sud le dernier week-end plutôt que de faire nos valises… Ça se justifie pas mal non ?

Pour éviter toutes étincelles entres le caractère de feu de Monsieur et le mien, nous avions décidé (comme si cela était possible..) de nous lever avec l’intention de passer la journée dans une atmosphère qui respire certes la transpi mais surtout la zénitude. Ah si seulement cela avait pu être le cas…
Les veilles de départ trop plates, très peu pour moi : j’avais réussi à prendre à la dernière minute un rendez-vous chez le podologue pour me faire faire des semelles… soit 2h de rendez-vous, plus le trajet et pour couronner le tout, j’ai gagné le droit de faire un aller-retour car j’avais oublié mon sac de chaussures…Autant dire que lorsque j’ai averti el Rey, 3 jours avant, que j’allais m’éclipser pour un long moment la veille de notre départ, ce n’est pas très bien passé.. Allez savoir pourquoi :p
Mais s’il n ‘y avait eu que ça … Dans l’après-midi nous terminions la x ième vérification des documents importants : passeports ok, documents à présenter à l’immigration ok, visa ok ah non pas ok. Nous nous sommes rendus compte que même pour une escale, un visa pour la CANADA est nécessaire. C’est en catastrophe (et jurant) qu’el Rey s’est mis sur le coup car moi je devais partir à mon fameux rendez-vous..Je précise que les valises n’étaient toujours pas terminées ! ^^
Toutes nos demandes ont été approuvées en moins d’une minute, sauf celle de fruit de la passion N°2… Repanique à bord ..J’essayais de me détendre en me rappelant que c’était déjà arrivé avec l’ESTA pour les USA en décembre. Ce n’est que 2h plus tard que nous avons reçu le Saint Graal !
Quelques heures plus tard, après que la pression soit enfin retombée, nous avons appris que nous n’aurons peut-être pas la voiture de location car elle n’était plus disponible…Mais pourquoiiiii tant de haine :p:p Finalement tout s’arrange. Troisième alléluia de la journée.
Maintenant que nous avions la voiture, il nous restait encore à résoudre la problématique du moment : Comment faire rentrer tous nos bagages + la tribu. : 8 bagages + 4 passagers dans un Scénic. Vous avez une heure ! wowowow

On pense souvent que jouer aux jeux vidéos ne sert à rien et bien, à tord, la preuve toutes ces heures passées à jouer à Tetris ça aide.
Une part de pizza partagée avec les cousins et la famille, des fous rires et des pleurs plus tard nous allons nous coucher (presque) fin prêts..
PS : Ce que je ne vous ai pas dit c’est qu’on a aussi dit au-revoir à la charcuterie et fromages au lait cru en se faisant des plateaux !!