LifeStyle, S’expatrier en famille Etape N°7 : Le jour du départ Partie 2

Voyager avec deux gnomes sur des longs courriers c’est faisable, même si parfois cela relève d’une prouesse mentale. J’ai écrit un article à ce propos : Survivre à un voyage avec ses enfants, est-ce possible? Mais alors, quand il s’agit d’un vol uniquement aller, psychologiquement, ça passe encore mieux!

Sans surprise, et en toute cohérence avec son caractère de petit monstre et surtout son âge – 2 ans et demi -, Fruit de la passion N°2 n’est pas tendre sur la fin du premier vol. Il en a clairement marre des 8h de voyage. J’ai une petite pensée d’ailleurs pour les passagers de ce vol. On finit par le laisser cavaler dans l’avion en l’encourageant. Il se prend pour une voiture de course. On a même le droit au bruitage pendant presque 1h. Cela fait sourire les passagers, heureusement.

Petit aparté : ça me rappelle justement la fois où nous sommes partis El Rey et moi pour repérer la ville en décembre. Sur le voyage du retour, il y avait des enfants/bébés qui ne supportaient pas bien le vol et par la même occasion en faisaient profiter tous les passagers autour d’eux, dont nous. On s’est alors surpris (presque) à se délecter de la scène, pour une fois qu’on ne le vivait pas… Mais où était donc passée notre compassion de parents ?? On voyageait en jeune couple sans enfant et apparemment sans empathie. En fait je dirais plutôt qu’après 5 ans de parentalité à mettre sous silence certains de nos désirs, cela a réveillé certains instincts de solitude 😂..Même si, au fond, on s’accrochait à nos sièges pour ne pas leur venir en aide...

Lorsqu’on souhaite immigrer aux USA, il y a la possibilité de passer l’immigration via un autre pays, comme en passant par Dublin ou Montréal, par exemple. Franchement, je ne sais pas si c’est un vrai avantage, mais en tout cas, quand on a une escale cela évite de le faire à l’arrivée, quand nos yeux ne sont plus en face des trous et que les enfants ont eu leur dose. Puis, allez savoir pourquoi, cela nous a donné l’impression qu’on avait trouvé l’astuce du siècle.

Départ au mois de février depuis Lyon, il ne fallait pas rêver pour un direct. On avait le choix entre Munich et Montréal. Évidemment passer les contrôles après un premier vol de 8h pour Montréal puis reprendre l’avion pour 2h de vol, ce n’est pas ce que je peux appeler le plan de l’année, mais bien trop fiers de notre astuce, on a quand même opté pour cette option. Quoi qu’il en soit, passer par Montréal nous aura quand même valu de tomber sur des agents très sympathiques.

L’Escale

Arrivés à Montréal, nous suivons les indications pour aller dans le secteur US Connection. Non sans mal, avec nos 3 gros sacs remplis de livres/jouets sans roulettes et nos deux enfants sur les épaules parce qu’ils ont « mal aux jambes ». Un mal très souvent utilisé par ici…Allez leur expliquer que nous, on a mal au dos … bref.

Avant de descendre dans ladite zone, nous présentons nos billets à des agents de contrôle pour qu’ils vérifient que notre destination est bien les US et le nombre de bagages que nous avons mis en soute. On ne retient pas le regard interrogateur de notre contrôleur quand on lui donne le nombre de 8.

Une fois arrivés dans la zone, passage obligé par un scan de nos passeports et une photo souvenir (service tout automatisé) alors attention surtout

NE SCANNEZ PAS VOTRE PAGE D’IDENTITE FRANÇAISE MAIS VOTRE VISA US

sinon vous rentrez sur le sol américain avec votre ESTA(visa touristique) et non votre Visa d’immigration.

Vous vous souvenez des 8h d’avion, pas les yeux en face des trous et tout le tralala et bien avec tout ça, El Rey lui, a oublié cette mise en garde et s’essaie à plusieurs reprises de scanner nos pages d’identité française sans entendre mon avertissement… Fort heureusement pour nous, les machines ne fonctionnent pas. Des gouttelettes perlent sur notre front…

Une fois l’étape du scan passée, on nous invite à attendre sur des sièges que nos bagages soient bien contrôlés arrivés..

Avec des enfants n’ayant qu’une seule envie : se rouler par terre et se plaindre, on leur propose la seule idée qui nous passe par la tête : vous voyez cet écran? Quand tous nos prénoms sont en vert c’est gagné ! On gagne seulement 2 minutes de tranquillité.

Après 20 minutes d’attente et des enfants fin excités, tout est au vert. La douane aurait-elle trouvé ma boîte à épices en tout genre 😆

On fait la queue pour présenter toutes les pièces de notre dossier d’immigration à l’agent dont le formulaire I-129S. ( A absolument récupérer, car il doit être présenté chaque fois que vous re-rentrerez sur le sol américain!!!) On observe les gens avant nous, histoire de prendre la température. On se prend même à rire quand une fille demande si elle peut sourire pour la photo et qu’en plus, elle obtient un beau oui. En même temps, on se dit que ça ne nous ferait pas de mal de sourire sur la photo pour augmenter notre capital sympathie parce qu’après 8h de vol, disons que le fait que le critère principal ne soit pas l’apparence est une chance pour nous.

Un sourire, un freedent et un coup de tampons plus tard, nous voilà officiellement acceptés comme immigrants du nouveau continent ! Ça mérite bien un sandwich bacon, oeuf, cheez pour fêter ça ?! Mais pas avant de trouver la porte d’embarquement et une pause couche caca sur l’air de jeu parce qu’il ne faut surtout pas oublier que voyager avec des enfants en bas âge, c’est aussi ça les joies du terrain.

Je commande nos encas et au moment de payer, mauvaise surprise, nos cartes persos ne fonctionnent pas à la sandwicherie. Cela valait bien la peine que je prévienne la banque avant de partir pour ne pas nous retrouver dans la même situation qu’à l’ambassade. Raté). Je cours prévenir El Rey qu’il aille payer avec son amex mais on nous invite déjà à embarquer..Partir sans nos casse-croutes ?! Nos estomacs crient famine ! no way ! Tu vois le stand après la fresque, bah elle est là bas au fond à gauche ? On ne part pas sans toi et les sandwichs ^^

Deuxième round

Installés dans le petit avion et prêts à décoller, je me prends un fou rire en voyant fruit de la passion n°2 en train de disséquer son sandwich et taper son bout de jambon entres les mains comme s’il cherchait à l’attendrir comme une bonne viande.

Les enfants finissent par s’endormir. HI HA ! Notre vol s’éternise, on vole au-dessus de Boston car nous n’obtenons pas les autorisations pour atterrir. Patience.

Une fois atterri, on reste encore sur le tarmac une bonne trentaines de minutes (encore).. tout va bien, ce n’est pas comme si le voyage au total avait duré 14h et qu’il nous restait encore quelques aventures à vivre.

On récupère assez rapidement nos 8 bagages (6 hors format) sur le tapis : par contre ici business is business les chariots sont payants 5 dollar le chariot, le début de notre pauvreté.

Le logement

Maintenant prochain challenge trouver un taxi qui veuille bien nous prendre avec nos 8 gros bagages + 4 sacs + nos deux enfants ..

On se répartit un chariot, un enfant. El Rey traverse l’énorme passage piéton sans encombre. Je n’ai pas cette chance, des voitures arrivent et mon chariot se renverse, avec en prime petit fruit de la passion qui tombe.. Je souffle un bon coup et je me dis que j’en rirai plus tard.

Les enfants nous hurlent qu’ils ont trop froid..on leur répond que nous aussi! Très adultes comme comportement 🙈 Il fait -10 degrés..

On se rend vite compte que trouver un maxi taxi va être compliqué. El Rey trouve finalement un Espace mais l’homme n’est pas très coopératif, il dit que tout ne rentrera pas. Bah si on y est bien arrivés à l’aller en mettant des bagages de partout et avec de la volonté..😅 On se rend à l’évidence jouer à Tetris, ça ne plaît pas à tout le monde. On n’a pas le choix, il va bien falloir qu’on se sépare..El Rey pas hyper rassuré et moi non plus mais pas pour la même raison. Lui parce qu’il a peur de nous laisser seul et moi, peur de ne pas être une experte dans la langue de Shakespeare…

El Rey me donne l’adresse sur un bout de papier. Il me connait, je me connais. Le trajet me paraît interminable, je croise les doigts pour que le chauffeur ne me pose aucune question de peur de ne rien comprendre. Mais ce que je redoutais arriva. Il me demande le numéro de la rue et voilà que je me répète dans la tête 946 « Nine hundred ou Nine thousand  » Meeeerde pourquoi je suis si stressée !

A mon grand soulagement, le chauffeur voit la même chose que moi : El Rey qui nous attend devant un grand immeuble. El Rey qui, parti après nous est arrivé avant nous : Les dieux sont avec moi ?!

On découvre notre logement provisoire pour 1 mois payé par la boîte de l’Homme.  Le grand luxe : un concierge, deux chambres, deux salles de bain, le ménage deux fois par semaine compris (Enfin ça c’était sur le contrat..) et surtout, on a le droit à une sublime vue sur la ville. Le petit plus : une patinoire de quartier juste en bas!

Malgré tout, l’arrivée est brutale. Fruit de la passion N°1 pleure et n’arrête pas de nous hurler « Je ne veux pas partir de chez nous ». Nous sommes fatigués par le voyage. Je pense intérieurement la même chose, je réalise enfin.

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