Il est 3h du matin. « N’est-ce pas l’heure de petit déjeuner ? », nous scandent les enfants. Bah voyons ! On les somme de retourner se coucher « c’est la nuit les gars ! ». Mais une fois que tu es réveillée et que tu digères à peine le décalage horaire, tu dis évidement bye bye à ta nuit. La journée du lendemain promet d’être longue.
Notre guide locale Hélène vient nous chercher directement à notre nouveau logement et en voiture SVP.
Demande de Numéro de sécurité sociale
La première chose que vous devrez faire en arrivant c’est aller faire votre demande de Numéro de Sécurité Sociale ( Social Security Administration). C’est un peu la clé de pandore, enfin c’est ce que je croyais jusqu’à que je lise dans un document officiel de l’administration américaine que
» Bien que de nombreuses entreprises, telles que les banques et les sociétés de crédit peuvent vous demander votre numéro de Social Security, vous n’êtes généralement pas tenu(e) d’en fournir un si vous n’en avez pas. »
En réalité, seuls les non-citoyens autorisés par le Départment of Homeland Security à travailler aux USA peuvent bénéficier d’un numéro de Sécurité social. Conclusion : Si vous ne comptez pas travailler et que vous avez légalement le droit de séjourner sur le territoire vous pouvez bénéficier de nombreux services et prestations sans numéro. Vous ne devriez pas en avoir besoin pour obtenir un permis de conduire, vous inscrire dans un établissement scolaire, obtenir une assurance maladie privée et même si on vous le laisse croire.
Arrivés au Boston Social Security Office situé au 10 Causeway Street Boston Massachusetts 02222, fouille et passage par un portique de sécurité oblige, car c’est un bâtiment fédéral. On a l’impression d’avoir déjà vécu cette scène il n’y a pas si longtemps. Rodés comme jamais de la veille : on dépose tous les liquides dans un sac Zip, on sort et sépare les éléments électroniques, on ouvre nos sacs, dépose nos vestes… jusqu’à qu’un agent nous calme direct. C’est un petit contrôle okay! Fallait le dire 😆

La photo de Donald trône dans le grand Hall et un immense drapeau des USA est levé. Aucun doute, on se trouve bien aux Etats-Unis.
Notre guide nous avait annoncé entre 1h et 2h d’attente…finalement ça ne prendra pas plus de 30 minutes. La bonne nouvelle c’est que la demande de numéro et de carte de Social Security est totalement gratuite. Et c’est un fait assez rare pour que cela soit souligné ;). J’ai encore le souvenir en travers des 10$ de chariot dans l’aéroport dans le billet précédent LifeStyle, S’expatrier en famille Etape N°7 : Le jour du départ Partie 2
Pour faire la demande, vous devrez apporter vos documents d’immigration à jour ainsi que votre passeport en cours de validité. Le formulaire I-551(carte de résident permanent, visa d’immigrant lisible à la machine) ou I-94 (Arrival/Departure Record) ou I-766(Employment Authorization Document/EAD) feront l’affaire.
Quant au détendeur des visas J-1 ou J-2 il faudra également fournir le DS-« X », Certificate of Eligibilité for Exchange Visitor Status ou EAD. Et présenter une lettre rédigée sur papier à en-tête du garant avec une signature originale qui autorise votre emploi.
Il ne vous restera plus qu’à compléter le formulaire en attendant votre tour. Nous n’avons pas eu besoin de faire de demande pour nos marmots(<12 ans).
Pour de plus amples informations sur le sujet je vous laisse lire cette fiche pdf éditée par le gouvernement américain qui est vraiment très bien faite. Petit bonus c’est en français : https://www.ssa.gov/pubs/FR-05-10096.pdf
Ps : 10 jours plus tard nous avons reçu notre carte en chair et en os. On nous a conseillé de la prendre en photo mais de ne pas se balader avec.
Ouvrir un compte bancaire
Deuxième étape : ouvrir un compte bancaire. Rien de plus simple! Si vous avez une adresse postale, un passeport, un stylo et 100$ de cash l’affaire est réglée. Vous recevrez rapidement une carte de débit (à ne pas confondre avec la carte de crédit dont je vous parlerai plus tard et qui demande un peu plus d’efforts).
Le choix de la banque ne doit pas être pris à la légère car bien souvent retirer de l’argent dans un distributeur d’une autre banque vous coûtera quelques dollars. Il est préférable de choisir une banque plutôt bien présente dans le pays et l’état dans lequel vous vous trouverez. Il est judicieux, mais loin d’être obligatoire, d’ouvrir un compte en France dans une banque internationale ou qui a des partenariats pour faciliter les transferts d’argent. Dois-je mentionner que nous n’avions absolument pas pensé à ça avant de partir ?? Notre gros transfert d’argent nous aura coûté dans les 40 euros, c’est pas non plus une grosse somme, mais quand même, car comme on dit dans le métier de la banque un sou est un sou. (40 euros c’est beaucoup de chariots à l’aéroport 😜 ou pire juste le parking pour la plage …
Dans le cas où vous voudriez transférer de l’argent entre vos comptes français et américains et vice-versa, il vous faudra fournir à votre banque française le numéro ACH routing Number. Ce numéro vous identifie personnellement et vous permet d’envoyer ou recevoir domestiquement ou internationalement des transferts d’argent. Vous devrez sûrement donner également le numéro Swift qui correspond à notre numéro BIC en France. Il est utilisé pour identifier les banques au niveau mondial. Et surtout avant de partir, renseignez-vous sur les modalités pour fermer un compte à distance. Ça serait quand même dommage s’il est nécessaire d’être sur place..
Trouver une location
Si vous cherchez un gros challenge dans l’aventure de l’expatriation en voici un ! Trouver une location c’est finir à la limite du burn-out.
Surtout que question timing on était exactement hors de la période propice. La plus part du temps, les bails commencent pendant la période estivale.
Bon à savoir : Les bails sont généralement d’un an ou mois par mois. Attention car à l’issue du bail, les propriétaires peuvent augmenter le loyer comme bon leur semble. Aucune législation de ce côté-là. Je me souviens encore de notre city guide Suisse qui nous expliquait qu’ils avaient dû déménager 3 fois les 4 premières années de leur expatriation à cause de cette raison!
Bon il faut dire aussi que nous n’avions jamais vécu dans une grande ville et avec des enfants donc il y a un certain nombre de critères qu’on ne prenait, jusqu’alors, tout simplement pas en compte = ECOLE + JARDIN
Avant de partir on a bien senti en parlant à d’autres expatriés et futurs collègues que l’école devait être l’un des critères les plus importants. Le hic c’est que l’école commence officiellement à 5 ans révolus. Les enfants ne sont pas acceptés avant dans les écoles publiques (sauf tirages au sort pour les enfants de 3-4 ans dans certaine ville) donc il faut se rabattre sur du privé.
Plus l’école publique a une bonne réputation plus les loyers sont exorbitants… CQFD vous allez me dire! De ce fait, on a dû vite éliminer certains quartiers de Boston et villes alentours pour deux raisons :
- Les écoles publiques de Boston ne sont pas très bonnes et les écoles privées proposent des tarifs émotionnellement bouleversants. Je n’ai rien trouvé en dessous de $18 000 l’année en PRE-SCHOOL (l’équivalent de notre maternelle). Je vous laisse imaginer le prix pour le primaire, le collège, etc. Non non, le tarif n’est pas dégressif plus les années passent..).
- Les loyers pour un appartement proche d’une bonne école de 3 chambres sans balcon et sans place de parking ( .. ) affichaient des prix à minima de 3500$; Si vous êtes Parisiens, je risque de vous faire rigoler 🙂
En sachant que nous allions vivre pendant un petit moment sur un seul salaire, il a fallu sortir notre super tableau de simulation car il ne faut pas seulement penser au loyer mais aux assurances, à la mutuelle (oh la mutuelle … !!), etc.
Pour faire simple notre stratégie a été celle-ci :
- Soit on choisissait une location plus chère que prévue (max 3700$) mais qui dépendait d’une bonne école publique pour notre ainé
- Soit on choisissait une location moins chère pour pouvoir absorber les coûts de l’école privée pour les deux enfants
A cela il a fallu ajouter les critères de temps de trajets matin et soir pour El Rey (moins d’une heure), notre souhait de ne pas être trop loin de Boston, histoire de profiter du dynamisme d’une grande ville, avoir un extérieur (un grand balcon pouvant faire l’affaire mais proche des parcs dans ce cas) et enfin 3 chambres pour recevoir les amis, la famille…
Une recherche qui s’annonçait des plus ordinaire si on participait à l’émission Stéphane Plaza…
- Le premier conseil que nous a donné notre guide était de repérer sur les sites de location les logements qui nous conviendraient sur le papier puis d’aller faire un tour pour voir leur situation (quartier, état de l’extérieur du logement, les commodités et les magasins à proximité)
- Le deuxième conseil que nous a donné notre guide était de vérifier de quelle année était le bâtiment. Dans le Massachusetts beaucoup de logements contiennent encore de la plomberie ou de la peinture aux plombs. Il n’est pas rare de se voir refuser (sans jamais que cela soit dit officiellement) un appartement/maison parce qu’on a des enfants en bas âges.
On a remarqué que la tâche devient encore plus difficile pour ceux qui ont des animaux de compagnie. Très peu de propriétaire sont « pets friendly »..
Pour aller plus loin voici un peu de jargon immobilier
- 2 1/2 = studio
- 3 1/2 = appartement avec une chambre (one bedroom)
- junior = appartement avec un salon et deux chambres (two bedrooms)
- 4 = appartement avec une chambre et un salon qui peut être partagé pour faire une chambre supplémentaire
Bref la tâche est ardue mais pas impossible, on a finalement rapidement trouvé notre bonheur.